En France, l’effacement de consommation électrique est principalement pratiqué par des industriels en arrêtant quelques heures par an, un ou plusieurs moyens de production dans le but de diminuer leur consommation globale d’électricité. Les effacements peuvent être valorisés sur les marchés de l’électricité via différents mécanismes.
Sommaire
Comment valoriser les effacements électriques ?
Sur le marché de l’effacement, un certain écosystème est présent et le gestionnaire de réseau de transport d’électricité a mis en place des mécanismes pour valoriser ces effacements. Les consommateurs ayant un gisement d’effacement peuvent le valoriser de deux manières.
Parmi les industriels qui s’engagent à réaliser des effacements électriques au cours d’une année, certains, généralement de taille importante, gèrent directement, sans intermédiaire, les effacements avec RTE (gestionnaire de réseau de transport de l’électricité). En effet, avec le statut de responsable d’équilibre, un acteur industriel peut activer lui-même ses effacements.
Néanmoins, la majorité des industriels n’ont pas les compétences pour avoir le statut de responsable d’équilibre et valorisent leurs effacements via un opérateur d’effacement. L’agrégateur se positionne donc en tant qu’intermédiaire entre le gestionnaire de réseau et les consommateurs souhaitant valoriser leur flexibilité.
Les opérateurs d’effacement peuvent être aussi bien des fournisseurs d’électricité ou encore des acteurs indépendants qui ont pour cœur d’activité d’être agrégateur d’effacement.
Quels sont les mécanismes existants pour valoriser les effacements électriques sur le marché ?
RTE a mis en place plusieurs mécanismes permettant aux consommateurs flexibles de valoriser leurs effacements électriques. Ces mécanismes se regroupent en deux catégories.
Les mécanismes capacitaires
Ce sont les mécanismes qui rémunèrent une entité pour sa mise à disposition d’une puissance électrique sur une période donnée. RTE ou un agrégateur peut activer cette puissance en cas de besoin. L’entité recevra une rémunération fixe pour son engagement à mettre à disposition une quantité d’électricité au réseau électrique. Ces mécanismes regroupent le mécanisme de capacité, l’appel d’offres effacement, l’interruptibilité, la réserve rapide et complémentaire.
Les mécanismes dépendants de l’énergie activée
Ce sont les mécanismes qui rémunèrent une entité pour l’activation effective d’une puissance électrique pendant une durée définie. L’entité sera rémunérée d’une prime variable liée à ces activations. On retrouve le mécanisme d’ajustement, NEBEF, la réserve primaire et la réserve secondaire.
Quel est le fonctionnement de ces mécanismes ?
Nous allons étudier le fonctionnement de certains de ces mécanismes.
Le mécanisme d’ajustement
Le mécanisme d’ajustement a été le premier mécanisme à valoriser les effacements. Également appelé réserve tertiaire, ce mécanisme permet à RTE de pouvoir activer des ajustements de production et de consommation dans le but de maintenir l’équilibre entre injection et soutirage à court terme (activation avec un délai inférieur à 15 minutes ou entre 15 et 30 minutes). En effet, la réserve tertiaire peut être activée manuellement et est utilisée pour compléter ou substituer les réserves primaires et secondaires. La flexibilité valorisée sur le mécanisme d’ajustement est rémunérée via un appel d’offre et le gestionnaire choisit l’offre la mieux en fonction du critère technico économique.
NEBEF
Les entités peuvent valoriser les effacements sur le mécanisme NEBEF via un opérateur d’effacement électrique sur le marché de gré à gré et sur les bourses de l’énergie. L’entité sera rémunérée de son effacement, c’est-à-dire du bloc d’électricité qu’elle n’aura pas consommé et qui sera transféré à un autre consommateur. L’entité s’engage la veille pour le lendemain auprès de l’opérateur d’effacement à diminuer sa consommation d’électricité et est rémunéré selon les conditions signées dans le contrat.
L’appel d’offre effacement
Tous les ans, RTE organise un appel d’offre dans le but de développer la filière des effacements de consommation électrique. Les sites peuvent donc s’engager à mettre à disposition, via un opérateur d’effacement ou directement en tant que site de soutirage, une certaine capacité électrique d’effacement pendant une période pour le réseau qui l’activera en cas de besoin. C’est-à-dire que les entités s’engagent à ne pas consommer une certaine quantité d’électricité pour la mettre à disposition du système électrique.
Pour conclure, une entité qui possède une flexibilité électrique et qui peut délester sa consommation pendant une période définie a la possibilité via un opérateur d’effacement ou en direct de valoriser ses effacements électriques et d’être rémunérée.
