Les principaux points faibles de la filière vanille à Madagascar

Si la qualité et la saveur de la vanille de Madagascar n’a pas changé, la quantité de ses exportations a largement diminué au cours des dernières années. Une situation qui a permis justement à différents pays de se faire leur place sur le plan international. Aujourd’hui, l’île rouge veut redresser la barre et reprendre la main. Cependant, pour ce faire, encore faut-il identifier les principaux problèmes. En voici 3.

Le manque de règlementation et de surveillance

Une chose est sûre : le marché international de vanille est exigeant. Si vous proposez des produits de mauvaise qualité ou qui ne respectent pas les règles, vous perdez forcément la confiance des importateurs et un peu plus votre place sur le marché. Le manque de règlementation et de surveillance à Madagascar lui a valu, au cours des dernières années, une baisse de réputation et de demande.

Il y a eu comme un laisser-aller de la part des autorités. Une situation qui a permis la prolifération des contrefaçons et des fraudes venant de certains acteurs. La qualité et l’image de la vanille de Madagascar en ont pris un coup.

Mais, les choses ont changé. Les responsables malgaches misent sur une procédure d’exportation plus transparente et plus suivie. La traçabilité des gousses, comme l’exige la loi internationale, est donc aujourd’hui en vigueur. À cela s’ajoute une surveillance plus stricte de la filière. Des mesures qui devraient permettre de redresser cette filière rapidement.

La latence de la production

Madagascar doit la qualité de sa vanille à ses techniques de production ancestrale. De la plantation à la récolte, tout est fait à la main. La culture se fait aussi de manière biologique, ce qui nécessite un peu plus de temps. Mais, c’est un mal nécessaire pour conserver l’arôme intense et la saveur gourmande des bourbons. 

Pour autant, c’est un point faible qui permet aux autres pays producteurs de devancer l’île. Pendant que Madagascar se contente de 1 000 à 2 000 tonnes par an, d’autres peuvent aller au-delà. Pour reprendre la main sur le marché international, des mesures s’imposent.

Par exemple, cela ne coûte rien de moderniser un peu le système de séchage. Avec une infrastructure plus aux normes actuelles, on peut gagner quelques semaines, tout en conservant la qualité des gousses.

En outre, afin de compenser la latence de production, étendre les zones de plantation pourrait être une bonne idée. Ainsi, on peut gagner quelques tonnes en plus par an. Attention cependant, les moments d’ouvertures de la saison des vanilles ne seront pas les mêmes d’une région à une autre. Pour cause, les conditions climatiques changent. Il faudra donc bien réguler les nouvelles zones à planter.

Le défi de la concurrence

L’île rouge n’a pas l’habitude de faire face à une si grande concurrence concernant sa filière vanille. Pendant des années, il a été le leader mondial dans l’exportation. Et, si l’on admet toujours la qualité exceptionnelle de ses produits, certains importateurs préfèrent prendre moins cher et de meilleure qualité ailleurs.

Par exemple, Madagascar se partage aujourd’hui le marché avec La Polynésie française. Avec des bourbons épais et plus aromatiques, elle a produit plus de 9 tonnes en 2020.

Actuellement, le marché mondial de la vanille est partagé entre Madagascar et l’Indonésie. En 2009, ce pays devance l’île rouge avec 4 000 tonnes exportées contre 2 000 tonnes environs. Il est à noter que la vanille indonésienne est le plus souvent utilisée dans le domaine culinaire. On l’apprécie justement pour sa subtilité.

Il semblerait néanmoins que la filière se redresse de plus en plus à Madagascar au cours des dernières années. Le pays retrouve de plus en plus sa position dominante sur le plan mondial. Durant la campagne 2021-2022, il a exporté 2 630 tonnes de vanille.