L’affaire Jérôme Cahuzac

Après 4 mois de démentis, Jérôme Cahuzac, ancien ministre du budget, avoue le 02 avril 2013 avoir détenu pendant 20 ans un compte dans une banque suisse, transféré par la suite à Singapour. Une révélation choc qui arrive juste avant la publication par « Le Canard Enchainé » d’un article révélant la culpabilité de l’homme politique. Fin du parcours pour J. Cahuzac qui est mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale ».

Qu’est-ce que le blanchiment de fraude fiscale ?

On connait le blanchiment d’argent, qui est le fait de déguiser des sources de revenus frauduleux dans le but de rendre légal leur future utilisation. Le blanchiment de fraude fiscale consiste à réinjecter dans l’économie de l’argent que l’on avait dissimulé aux services fiscaux. Ces fonds sont en général utilisés pour l’achat d’un bien tel qu’un appartement ou une voiture. Ces sommes sont au préalable placées dans des banques situées dans des paradis fiscaux, territoires où la fiscalité est très faible. Les plus connus sont la Suisse et Singapour – qui sont impliqués dans cette affaire – ou encore les Seychelles.

L’affaire Cahuzac : une bataille perdue d’avance

Jérôme Cahuzac
Source : huffingtonpost.fr

Depuis les accusations en décembre 2012 de « Mediapart », Jérôme Cahuzac dément en bloc avoir détenu un compte en Suisse. Par la suite, il va enchainer les déclarations, que ce soit à l’Assemblée ou sur les réseaux sociaux, pour blanchir son nom. Les preuves affluent et les soupçons sur les épaules de l’homme politique deviennent de plus en plus lourds.  Le 20 mars 2013, il donne sa démission, tout en continuant à clamer son innocence. Le 02 avril 2013, après 4 mois de lutte, il décide finalement d’avouer : il a bien possédé un compte en Suisse pendant 20 ans. Compte qui fut transféré à Singapour en 2010. J. Cahuzac déclare sur son blog : « J’ai été pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords. » Un coup de massue pour la gauche et le gouvernement qui avait soutenu l’ex-ministre tout au long de cette affaire.

Le mensonge à l’Assemblée : doit-il être condamné ?

Mentir au Sénat ou à l’Assemblée Nationale n’est pas pénalement condamnable. Cependant, l’affaire Jérôme Cahuzac  pourrait changer la situation. En effet, le député UMP Daniel Fasquelle a déposé le mercredi 03 avril 2013 une proposition de loi qui sanctionnerait le parjure dans ces lieux. Si un homme politique ment à propos de ses actes, il pourrait devenir inéligible à vie. Une affaire qui n’a pas encore finie de parler d’elle …