Le défi énergétique français

A quelques mois de la conférence de l’ONU sur le climat qui verra 195 pays se réunir à Paris en décembre 2015, la question de l’énergie envahit plus que jamais les médias. Dernier fait en date, l’annonce par Barack Obama d’un plan énergie propre visant à réduire de 32% les émissions de gaz à effet de serre des centrales à charbon américaines d’ici 2030.

Mais où en est le secteur de l’énergie en France ? Quelles sont les ressources exploitées ? Où en est la France au niveau des énergies renouvelables ? Quel est l’empreinte énergétique du pays en termes de pollution ?

Des ressources énergétiques diverses

L’industrie de l’énergie française est particulièrement reconnue pour sa filière nucléaire. En effet, ce secteur représente à lui seul 73% de la production d’électricité. Face à cela, les autres sources d’énergie paraissent presque anecdotiques. En effet, mise à part la production hydraulique qui atteint 14%, la part des autres secteurs se situe en dessous de 5% (charbon : 4% / gaz : 3% / produits pétroliers : 1% / biomasse : 1% / autres énergies renouvelables : 4%). La somme des énergies renouvelables atteindrait donc 19%. (Source : RTE 2013)

En comparaison, les énergies renouvelables représentent 23% de la production d’électricité. Cependant, ce chiffre est contrebalancé par la part du charbon, extrêmement polluant, qui atteint 46%. (Source : AGEB 2013).

Le défi énergétique français - centrale nucléaire

Energies renouvelables : la France en retard ?

Si Manuel Valls a promis que l’année 2015 serait « une année verte », comment se positionne la France en termes d’énergies renouvelables aux autres pays ?

Face aux pays nordiques, il n’est aucune comparaison possible. En effet, fin 2012, la part des énergies renouvelables était de 52% en Suède, 34% en Finlande ou encore 33% en Lettonie.

En effet, la France a pris un retard considérable dans un secteur précis : les éoliennes. Les objectifs établis à une production de 19 000 mégawatts en 2020 pour l’éolien terrestre et à 6 000 mégawatts pour l’éolien offshore ne sont pour l’instant remplis qu’à moins de 50%.

En revanche, l’objectif de 5 400 mégawatts en 2020 pour le photovoltaïque a d’ores et déjà été atteint et même dépassé, atteignant déjà 5 700 mégawatts.

Et si les récents tests d’éoliennes marines sont très prometteurs, la France qui n’a encore déployé aucune turbine opérationnelle est bien en retard face aux Britanniques, aux Danois, aux Belges ou aux Allemands. Le potentielle est pourtant immense compte tenu de la taille du domaine océanique français.

Gaz à effets de serre : le poids de l’énergie en France

Si le seul fait d’actionner un interrupteur ne pollue pas, la production de l’électricité nécessaire en amont n’est pas sans effet : émissions de CO2 pour les centrales thermiques, production de déchets radioactifs et rejets d’eau chaude pour les centrales nucléaires.

« Grâce » au nucléaire, la France rejette néanmoins 40% de gaz à effet de serre par habitant de moins que l’Allemagne et 75% de moins que les Etats-Unis. Le pays compte cependant parmi les 20 plus gros émetteurs.

La production d’énergie est loin d’être le premier facteur d’émission de gaz à effet de serre. En effet, l’agriculture, l’industrie, le bâtiment et les transports pèsent chacun le double du secteur de l’énergie sur le plan des rejets de GES.

 

Le défi énergétique français est donc conséquent. Sur le plan individuel, il est encouragé par les différentes mesures gouvernementales qui visent à promouvoir et aider les secteurs de l’efficacité énergétiques et des énergies renouvelables.